Journée mondiale de la Gentillesse : idéal ou nécessité ?

La crise économique renforce la pression et tend les relations au travail. C’est pourquoi, tout en restant soucieuses de performance, de plus en plus d’entreprises sont convaincues de la nécessité d’accompagner les salariés. Être bienveillant au travail, c’est possible. C'est l'Appel que lance Psychologies, aujourd'hui signé par plus de 300 entreprises.


Place à l'humain

Premier axe : appeler à plus de bienveillance en entreprise, c’est d’abord redonner du sens au travail. Définir et réajuster les missions selon les capacités de chacun ; remercier, encourager ses collaborateurs, refuser les pratiques managériales perverses (instructions paradoxales, management par le stress…). Partager avec tous la stratégie de l’entreprise, les risques et les résultats, « permet au salarié de se sentir reconnu en tant que personne à part entière, appartenant à un groupe », à l’humain, à la convivialité, créer des liens », souligne Hervé Frapsauce, directeur général délégué du groupe MMA. Beaucoup d’entreprises s’y sont déjà consacrées en organisant des tournois sportifs avec clients et fournisseurs ; en encourageant l’autonomie ou le télétravail, sans demander d’incessants reportings. Chez PepsiCo, le collaborateur partage, lors de son entretien annuel, un objectif personnel avec son manager : apprendre la trompette ou déjeuner avec ses enfants le mercredi. Ailleurs, les salariés font des stages de observe Michel Meunier, président national du Centre des jeunes dirigeants. 

Deuxième axe : travailler au « mieux vivre-ensemble ». L’exaltation de la performance individuelle, la chasse aux « temps morts », les nouveaux outils de communication ont isolé les individus. Ils sont d’autant plus seuls face à leurs diffi cultés qu’ils ne sont plus soutenus par les collectifs, qui apportaient solidarité et entraide. « Nous avons été formés à voir les collaborateurs comme des moyens servant des objectifs. C’est impossible ! Il faut redonner sa place développement personnel ou sont formés à la communication non violente. 

Troisième axe : veiller au bien-être de chacun. Éviter réunions, appels ou e-mails hors du temps de travail, faire participer les salariés à l’aménagement de l’espace, leur fournir du matériel performant et approprié, favoriser la flexibilité des horaires… De l’échauffement musculaire des manutentionnaires avant leur prise de poste à la gymnastique des yeux pour ceux qui travaillent sur écran, de nombreuses entreprises ont déjà mis plus d’humanité dans leurs rouages. Avec une bonne nouvelle : si l’impulsion du patron est essentielle, chacun peut agir. Ce que confi rme le psychiatre Éric Albert : « La bienveillance, c’est beaucoup une histoire de formes et de projections : la manière dont je veux bien voir l’autre. Elle fonctionne sur la réciprocité, et une attention de chacun à sa propre bienveillance »

 

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