Accompagner des porteurs de projets

ARTICLE OUEST FRANCE / vendredi 19 avril 2013

 

UNE AIDE POUR MENER À BIEN SON PROJET D'EMPLOI 

 

Créer sa propre activité professionnelle ne s'improvise pas. À Vire, une formation vient soutenir ceux qui veulent se lancer, et faire mûrir leur dossier. Dix-sept journées de regards croisés, pour enfin oser.

 

L'initiative

« Où j'en suis, où je veux aller et comment ? » Sur son tableau de papier, Raphaële de Saint-Germain a écrit le fil conducteur de cette première journée. Face à la formatrice de RSG Conseils, six stagiaires débutent ce 8 avril un parcours gratuit pour clarifier leur projet d'activité. Soit dix-sept rendez-vous jusqu'au 4 juillet. Un module piloté par le Comité de formation agricole et rurale (CDFA).

Comment créer, reprendre ou développer sa très petite entreprise ? « Chacun a ses atouts comme ses manques. Aidons-les à les identifier puis apportons les compléments nécessaires », résume Camille Holland, pour le CDFA. La session s'adresse à un public sélectionné pour cet objectif. Pôle emploi, le Greta, des chambres consulaires ou des associations d'insertion filtrent les candidats.

Cet accompagnement commence par un exercice de communication. « Aujourd'hui, la prise de contact consiste à se présenter, puis à exposer un projet déjà bien dessiné. » Par un protocole pédagogique où tous se sont engagés, les stagiaires verront plus tard étude de marché, stratégie et marketing, comptabilité et gestion, réseau à créer et dispositifs d'aide. Avec un suivi au plus près, et des travaux intermédiaires à rendre.

Expériences diverses

Le projet de Valérie, 34 ans et demeurant à Coulonces, paraît bien ficelé. « Je veux faire de la coiffure à domicile, en me référençant par contrat longue durée auprès des comités d'entreprise. » Maman d'une petite fille, elle espère dégager ainsi un revenu fixe minimum. « Je compte proposer des coupes hommes à 10 €, et femmes à 20 €. Bien moins cher qu'en salon. » Coiffeuse depuis ses 15 ans, la jeune femme ne veut plus être salariée chez les autres. « J'étais mal payée, alors que j'ai de l'expérience et suis brevetée visagiste. »

Pour Sonia et Yannick, qui ne se connaissaient pas la veille, l'avenir passe par la sophrologie. Elle, 33 ans de Vire, et lui, 50 ans du Sud-Manche, vont suivre une formation spéciale de deux ans sur les techniques de relaxation. « Une école vient d'ouvrir à Pont-l'Évêque. » Après des années de bougeotte et des boulots dans la restauration, Sonia confie : « C'est plus compliqué aujourd'hui avec mes deux enfants. Je me pose et recherche une activité où mon goût des relations humaines pourra s'exercer. » À terme, elle vise la création de son cabinet de sophrologie à Campeaux.

Bouger et changer de métier, Yannick a déjà donné. Il fut ambulancier, infographiste publicitaire ou intérimaire dans le bâtiment. « Comme Sonia, je souhaite ouvrir un cabinet chez moi. Et trouver des temps partiels en hôpital, maison de retraite ou milieu scolaire. » À 36 ans, Christophe entend désormais assouvir sa passion du dessin. Et en vivre. « Je vais m'installer comme peintre décorateur tous supports. Je pratique l'aérographie sur motos et casques. » Après Paris, il pratiquera son art dans la région caennaise.

Le CDFA rassemble ainsi des personnalités diverses, avec leurs expériences et leurs savoirs. Prêtes à s'investir pour la réussite d'un destin professionnel choisi. « Il est encore possible d'intégrer cette deuxième session viroise le 18 avril, souligne Camille Holland. Mais c'est la dernière limite ! »

 

Jean-Yves FRICAULT.

 

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