le psycho traumatisme

le comprendre pour mieux le gérer

Voici ce deuxième livre co-écrit avec mon amie Yoanna : Les psychotraumatismes 100% illustré. Merci à notre illustratrice de choc, Johanna Crainmark, qui amène son talent pour mettre en images un sujet parfois complexe. 

Nous avons tous vécu des moments difficiles, des adversités, qui ont parfois laissé des traces importantes dans notre corps ou notre psyché, qu’on appelle psychotraumatismes. C’est pourquoi ce sujet est important et que nous sommes heureuses de contribuer avec ce livre à une meilleure compréhension et à un apaisement intérieur. Belles explorations ! 

4eme de couverture :

Débordements de colère, moments de tristesse intense, stress, inquiétudes irrationnelles ou, à l’inverse, rétention émotionnelle et distance affective avec les autres, les impacts des psychotraumatismes sont nombreux sur notre quotidien. Sans parler des conséquences sur la santé physique. Certains événements et contextes nous marquent en effet profondément et nous empêchent de vivre sereinement.
Mais les psychotraumatismes ne sont pas une fatalité : il est possible d’en guérir !
Expliquant de manière simple les mécanismes physiologiques et psychologiques, cet ouvrage nous guide pas à pas à travers le monde complexe des différents types de traumatismes.
Illustrations, schémas et saynètes permettent de faire les liens entre événements, émotions et réactions, et de trouver des pistes thérapeutiques pour se libérer du poids du passé et vivre enfin pleinement.

Editions Eyrolles 

 

Guérir le psychotraumtisme avec Yoanna Micoud

On ne le sait pas toujours, mais un traumatisme n'est pas obligatoirement un évènement ponctuel. Il peut également être une situation de vie difficile qui a duré, ou tout simplement des manquements dans l'enfance (sécurité affective, réconfort, cadre suffisant...). Les conséquences sur le cerveau et notre biologie sont les mêmes. Et les symptômes divers. Manque d'estime de soi, émotions qui nous submergent dans certaines situations (qui font écho au trauma initial), maladies chroniques... Le corps encore en état d'alerte, même des années après, nous montre que le vécu traumatique n'est pas digéré et toujours bien présent dans notre inconscient. Au delà du quotidien difficile à vivre, le taux de cortisol dans le sang est souvent plus élevé que la moyenne, causant différents troubles dans la santé voire des maladies (surtout les maladies auto-immunes). Yoanna Micoud est psychologue clinicienne spécialisée dans le trauma. Elle est entre autres formée à des outils comme l'EMDR. Dans cet entretien très pédagogique, elle nous explique ce qu'est le psychotrauma, comment le repérer et surtout quels sont les moyens pour en guérir. Car la bonne nouvelle c'est que oui, on guérit du psychotrauma. S'il était mal connu il y a 20 ans, ceci n'est plus le cas et on dispose aujourd'hui d'outils thérapeutiques efficaces pour classer le souvenir traumatique dans la "mémoire autobiographique" apaisant ainsi le système nerveux.

les conséquences psycho-traumatiques présentées par Muriel Salmona

Dans les clips pédagogiques "Paroles d'expertes", des intervenantes expliquent certaines notions complexes et/ou scientifiques liées aux violences sexistes et sexuelles faites aux femmes. Ici, Muriel Salmona, psychiatre spécialisée en traumatologie et victimologie revient sur les conséquences psycho-traumatiques des violences. Voir toutes les vidéos Paroles d'expertes sur le site Arrêtons les violences : https://arretonslesviolences.gouv.fr/...

Les 2 définitions les plus complètes et les plus reconnues du psychotraumatisme sont :

 

  • celle de Louis Crocq : «phénomène d'effraction du psychisme et de débordement de ses défenses par les excitations violentes afférentes à la survenue d'un événement agressant ou menaçant pour la vie ou pour l'intégrité (physique ou psychique) d'un individu qui y est exposé comme victime, comme témoin ou comme acteur».
  • celle correspondant au DSM IV américain (catalogue des affections mentales) : troubles présentés par une personne ayant vécu un ou plusieurs événements traumatiques ayant menacé leur intégrité physique et psychique ou celle d'autres personnes présentes, ayant provoqué une peur intense, un sentiment d'impuissance ou d'horreur, et ayant développé des troubles psychiques lié à ce(s) traumatisme(s).

Comme l'ensemble des troubles psychiques immédiats, post-immédiats puis chroniques se développant chez une personne après un événement traumatique ayant menacé son intégrité physique et/ou psychique.
Ces troubles peuvent s'installer durant des mois, des années voire toute une vie en l'absence de prise en charge, ils entraînent une grande souffrance morale liée à des réminiscences (mémoire traumatique) avec la mise en place de conduites d'évitement (pour y échapper : phobies, retrait), des conduites d'hypervigilance pour tenter de les contrôler et des conduites dissociantes pour tenter de les auto-traiter (conduites à risque et conduites addictives anesthésiantes).
Les mécanismes neuro-biologiques à l'origine de ces troubles sont détaillés dans la page MÉCANISMES. Ils permettent de mieux comprendre les troubles d'apparence parfois paradoxale présentés par les victimes.

 

LES TROUBLES PSYCHOTRAUMATIQUES SONT MÉCONNUS

 

1) Méconnaissance chez les professionnels de santé

  • Ces troubles psychotraumatiques sont méconnus, sous-estimés, rarement dépistés et diagnostiqués par les professionnels de la santé qui n'ont pas été formés pendant leurs études médicales à la psychotraumatologie et à la victimologie, et qui ne le sont toujours pas.
  • Ces troubles psychotraumatiques sont spécifiques et le symptôme principal : la mémoire traumatique (les réminiscences des violences) est pathognomonique c'est à dire non seulement caractéristique des violences traumatisantes mais aussi pouvant établir la preuve diagnostique d'un traumatisme.
  • Or la prise en charge des troubles psychotraumatiques et de leurs conséquences est essentielle et doit être la plus précoce possible, ce qui la rend d'autant plus efficace, et permet d'éviter des vies fracassées et d'arrêter un cycle de violences subies ou agies qui se produisent de générations en générations.
  • Mémoire traumatique et dissociation sont responsables de toutes les conséquences médicales, somatiques et psychologiques, les plus sévères, les plus chroniques et les plus handicapantes.
  • Ce sont des conséquences normales et habituelles des situations de violences, elles ne sont pas dues à des caractéristiques intrinsèques de la victime, toutes les victimes de violences peuvent développer ces troubles.
  • Conséquences sociales des violences sur l'apprentissage, sur les capacités cognitives, sur la socialisation, sur les risques de conduites asociales et de délinquance, sur les risques d'être à nouveau victime de violences ou d'en être auteur.

2) Méconnaissance générale des violences et de leurs conséquences

  • Tradition de sous-estimation des violences faites aux enfants et aux femmes, de leur gravité, de leur fréquence, tradition de banalisation d'une grande partie de celles-ci, voire de justification (violence éducative : châtiments corporels)‏
  • Méconnaissance de la gravité des conséquences sur la santé des violences, particulièrement sur la santé psychique, les violences sont « des situations anormales entraînant des conséquences psychotraumatiques normales », fréquentes, graves et durables liées à la mis en place de mécanismes psychologiques et neurobiologiques de sauvegarde.
  • Méconnaissance des conséquences sociales des violences sur l'apprentissage, sur les capacités cognitives, sur la socialisation, sur les risques de conduites asociales et de délinquance, sur les risques d'être à nouveau victime de violences ou d'en être auteur.

3) Déni de reconnaissance

  • Tradition clinique de soupçon et de sous-estimation : de la souffrance de l'enfant et des adolescents par rapport à l'adulte, des femmes par rapport aux hommes, des violences sexuelles, des violences au travail (sinistrose), du soldat par rapport à la guerre et ignorance voire déni de la violence intra-familiale.
  • Stigmatisation des troubles de la conduite et des troubles du comportement qui masquent une souffrance non reconnue.
  • Banalisation des signes de souffrance mise sur le compte de la crise d'adolescence, du sexe, de la personnalité.
  • A l'inverse, dramatisation de symptômes psychotraumatiques (dissociatifs et intrusifs) étiquetés psychotiques.
Brochure sur les conséquences de la violence et les psychotraumatismes
rJ8Csu-201806-Brochure_victimologie.pdf
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