Dire et dénoncer l'indicible pour se reconstruire

Un événement indescriptible, indéfinissable, ineffable, inénarrable, inexprimable, inracontable, intraduisible …

 

Voici quelques références de livres, films, vidéos afin de trouver les mots justes et sensibles pour vivre notre présent en conscience de son passé.

"Il faut que les hommes comprennent que quand ils nous violent, ils nous tuents." Anouk Grimberg

" Ça dure quelques minutes pour l'homme et une vie entière pour la femme. " A. G.

La comédienne évoque son parcours marqué par les violences subies dans son enfance, une relation d’emprise et le silence du milieu cinématographique. Elle questionne la célébration d'un art qui, sous couvert de subversion, perpétue la domination des femmes.

Inceste et psychogénéalogie

Documentaire : "Une famille" de Christine Angot

films

Festen / Thomas Vinterberg

Les Chatouilles / Andréa Bescond

Inceste et violences sexuelles : les chemins de guérison

Bruno Clavier, spécialiste des violences sexuelles

DES LIVRES POUR ALLER PLUS LOIN

La fabrique des pervers / Sophie Chauveau

L'inceste, la réalité volée / Carole Labedan

La familia grande / Camille Kouchner

Consentement / Vanessa Springora

"la face cachée de l'inceste" Katouchka Van Ditzhuyzen

Nous pouvons facilement désigner au sein d’un couple celui, et souvent celle, qui a subi l’inceste comme étant le problème du couple. Il est passionnant en tant que thérapeute du couple de se plonger dans le témoignage de Katouchka, thérapeute du couple et formée à l’Ecole du Couple. Son récit poignant nous fait non seulement entrer dans le monde d’une femme qui a subi l’inceste, mais aussi en quoi les hommes qu’elle rencontre et qu’elle tente d’aimer sont co-acteurs des vies de couple qu’elle veut construire, comment ils participent à une répétition ou une réparation de la violence subie, parfois malgré eux. Ses tentatives de constructions de couples, sont autant d’essais pour guérir d’une blessure d’abord indicible. 

J’ai été profondément touché par la lecture de cet ouvrage paru dans la collection Récits de Vie. Chaque page révèle un effort pour nommer l’innommable, dénouer la puissance du sexe blessé par l’inceste qui empêche de vrais liens, et reconnaître sa dépendance au sexe et aux hommes. « Ca m’arrache » écrit à répétition Katouchka.  Narration douloureuse de la quête incessante de son père, pourtant incestueux. Car il s’agit bien d’emprise et non de consentement.

On le sait : La violence de l’inceste est dans l’abus sexuel au sein de la famille,  dans l’absence insultante de réaction de la mère ou de l’autre parent, mais sa face cachée réside dans ce désir lancinant  pour le père, pour ce plaisir pris dont on ne peut jamais parler, car il est honteux, irreprésentable. 

L’auteure a le courage de nommer ses combats pour retracer ses dépendances,  ses effleurements avec la mort dans l’anorexie, des opérations mal menées,  ou pour nourrir sa quête de sexe. Elle n’a pas appris les bons codes. L’amour, cet indispensable, a été entremêlé à l’impensable, l’intolérable. Elle raconte ses rencontres d’hommes qui pourront non seulement l’ouvrir au plaisir mais aussi à l’amour. Le couple devient alors un vrai terrain de restauration, souvent voué à l’échec.

J’ai aimé l’écriture tonique, parfois saccadée, toute à la première personne, où chaque page révèle une intensité de vie pour combattre l’intrusion subie, résister aux assauts de la maladie, mettre des mots de compréhension sur des actes intolérables et désirables, ou honorer le désir du sexe. Le travail d’écriture devient thérapeutique. Il permet d’oser être soi. Apparaître avec ses ombres parce que la lumière et la force de vie sont là qui permettent d’écrire, de se dire et d’ex-ister. 

Ce livre est d’autant plus puissant pour nous thérapeutes, qu’il est écrit par une thérapeute  qui sait raconter son cheminement de fille, de femme, de mère, avec ses contradictions, ses obsessions, ses désespoirs et sa rage de vivre. Sa lecture invite à un voyage tourmenté, intense, nourri de honte et de pudeur, d’interdits et d’aveux, de jouissance et de faux-semblants. C’est l’histoire d’un long cheminement pour exister et se faire reconnaître comme femme, libre. Bouleversant, d’autant plus pour le lecteur homme que je suis.

Jean-Paul Sauzède

Podcast de Charlotte Pudlowski

Comment sortir du silence qui enferme.

Dans cette deuxième saison d'Injustices, «Ou peut-être une nuit», Charlotte Pudlowski décortique la fabrique du silence autour de l'inceste. Dans le premier épisode, elle s'interroge sur le silence qui a tenu des décennies dans sa famille, autour de violences incestueuses: «Comment est-il possible que même dans les familles les plus aimantes, celles dans lesquelles la parole semble circuler, certaines histoires de violence restent indicibles? Cette question m’a taraudée pendant des mois et des années après avoir su. (...) C’est comme ça que j’ai commencé à travailler sur l’inceste. Pour comprendre pourquoi ce silence. Pourquoi même dans une famille qui me semblait propice à laisser émerger tous les récits, et malgré notre relation très fusionnelle à ma mère et moi, le silence sur ce sujet gagnait toujours. Qu’est-ce qu’elle charrie, la parole sur l’inceste, que tout le monde veuille l’étouffer, l’ignorer? Qu’est-ce qu’elle a de tellement subversif?» Elle interroge le silence des victimes, les mécanismes de peur, de honte, de dissociation qui les font taire. Avec les témoignages de sa mère, Julie, Daniela, et la psychiatre Muriel Salmona. Autrice: Charlotte Pudlowski • Réalisatrice : Anna Buy • Musique originale : Jean Thevenin, avec Raphaël Ankierman • Mixage: Jean-Baptiste Aubonnet • Illustration : Marie Larrivé. Une production Louie Media. Responsable de production de Louie: Marion Girard • Responsable éditoriale: Maureen Wilson • Direction de production: Mélissa Bounoua • Direction éditoriale: Charlotte Pudlowski Pour plus d'informations et pour trouver des ressources sur les violences sexuelles, voir le site de Louie Media https://louiemedia.com/injustices-2/o... La série «Ou peut être une nuit» a bénéficié du soutien de la Fondation Kering. La fondation lutte depuis 2008 contre les violences faites aux femmes et s'engage dans la prévention des violences sexuelles dès le plus jeune âge. Elle a d'ailleurs permis la création d'une nouvelle unité pour les victimes d’inceste à la Maison des Femmes de Saint-Denis. C'est dans ce cadre que la fondation Kering a souhaité accompagner la création de ce podcast.

 

 

Si vous souhaitez trouver des ressources pour vous aider ou aider vos proches, vous pouvez contacter: 

• L’AIVI, association internationale des victimes de l’inceste. Elle revendique près de 4000 membres et plus de 400 adhérents et a pour “vocation de militer contre l'inceste, d'informer le grand public et les professionnels sur l'inceste et ses conséquences, et de mettre à disposition des survivants de l'inceste et de leurs proches des outils d'entraide comme son forum et son annuaire des professionnels, par exemple”.

• SOS inceste. L’association “vise à accueillir et accompagner les victimes adultes, les adolescents à partir de 15 ans (en présence d’un tuteur) et leurs proches. À faciliter la parole, l'accueillir et l'entendre avec respect. Accompagner les victimes dans la procédure judiciaire et dans le processus de (re)construction”.

AREVI. Association d'action/recherche et échange entre les victimes d'inceste. Association d’entraide de victimes qui entend favoriser les échanges entres victimes “au moyen de différents supports (groupes de parole, ateliers thématiques, forums internet, etc.). Nos familles, et plus largement, la société, nous ont imposé le silence sur nos histoires d’inceste ; pour aller mieux, nous devons sortir de cette situation d’isolement et rompre ce silence nocif”.

Mémoire Traumatique et Victimologie. Association d'intérêt général pour la formation, l'information et la recherche sur les conséquences psychotraumatiques des violences.  L’association vise à “améliorer l'identification, la protection et la prise en charge des victimes de violences par une meilleure information du public et par la formation des professionnels impliqués”. Cette association ne prend pas en charge directement les victimes de violences. 

La Maison des Femmes. La Maison des Femmes accueille toutes les femmes vulnérables ou victimes de violence, à Saint-Denis. Depuis 2019, elle comprend une nouvelle unité pour les femmes victimes d’inceste. cette unité comprend notamment une sage-femme spécialisée, une psychologue spécialisée, une assistante sociale.

Essais et bibliographie thématique

Essais & documentaires
Anne-Claude Ambroise-Rendu, Histoire de la pédophilie, XIXe-XXIe siècle, Fayard, 2014
Louise Armstrong, Kiss Daddy Goodnight, a speak-out on incest, Hawthorn Book, inc, 1978
Isabelle Aubry, Gérard Lopez, L’Inceste, 36 questions-réponses incontournables, Dunod, 2017
Mary Beard, Les Femmes et le pouvoir, un manifeste, traduit par Simon Duran, Éditions Perrin, 2018
Susan Brownmiller, Le Viol, traduit par Anne Villelaur, Stock, 1976
Virginie Despentes, King Kong Théorie, Le livre de poche, 2007
Dorothée Dussy, Le Berceau des dominations, Les Éditions La Discussion, 2013.
Dorothée Dussy (ss la direction de), L’inceste, bilan des savoirs, Les Éditions La Discussion, 2013
Carol Gillian, Pourquoi le patriarcat, traduit par Cécile Roche, Climats/Flammarion, 2019
Audrey Gloaguen, Inceste, que justice soit faite, production Dreamway, France 5, 2019 
Françoise Héritier, Boris Cyrulnik, Aldo Naouri, De l’Inceste, Odile Jacob, 2000
Patrick Jean, La loi des Pères, éditions du Rocher, 2020 
Toni Maguire, Ne le dis pas à maman, traduit par Anne Bleuzen, Le Livre de Poche, 2011
Alex Marzano-Lesnevich, L’Empreinte, traduit par Héloïse Esquié, éd. Sonatine, 2019 
Luc Massardier, Femme et mère après l’inceste, Eres, 2019
Muriel Salmona, Le livre noir des violences sexuelles, Dunod, 2018
Serge Tisseron, Les Secrets de famille, Que sais-je ?, 2019
Pierre Verdrager, L'enfant interdit - Comment la pédophilie est devenue scandaleuse, Armand Colin, 2013
Dominique Vrignaud, «Les Comptes de l’inceste ordinaire», (in De l’inceste, Odile Jacob, 2000)

Articles & rapports & autres ressources
• 
2019 - Enquête Mémoire Traumatique et victimologie - IPSOS 2 - violences sexuelles de l’enfance
• 2017 - Les violences sexuelles à caractère incestueux sur mineur.e.s (CNRS)
• 2014 - Enquête VIRAGE Violences et rapports de genre : Contextes et conséquences des violences subies par les femmes et les hommes
• 2008 - Enquête sur la sexualité en France, Pratiques, genre et santé, sous la direction de Nathalie Bajos, Michel Bozon

2007 - Dorothée Dussy et Léonore Le Caisne, «Des maux pour le taire»Terrain
• Question écrite n° 02674 de Mme Laurence Rossignol publiée dans le JO Sénat du 28/12/2017 
 Le Monde «Inceste et diffamation Claudine J. condamnée pour avoir témoigné contre son père», 15/07/1989
• Les condamnations pour violences sexuelles, Marianne Juillard, Odile Timbart, InfoStat Justice 2018
• JT Outreau 17 novembre 2005
• JT Outreau 6 décembre 2005
• Le Monde «Les acquittés d'Outreau reçoivent des excuses de Jacques Chirac», 5/12/2005
• Note présentée par M. Juan Miguel Petit, Rapporteur spécial sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants, conformément à la résolution 2002/92 de la Commission des droits de l’homme Additif Note préliminaire sur la mission en France (25-29 novembre 2002)*
• Rapport de l’ONU présenté par Juan Miguel Petit, Rapporteur spécial sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants 25-29 novembre 2002*
• Adèle Haenel en interview avec Marine Turchi et Edwy Plenel, Mediapart, 4 novembre 2019

Les propos du masculiniste Richard Gardner rapportés dans le podcast peuvent être trouvés ici: 
• Richard A. Gardner, (1991) Sex Abuse Hysteria: Salem Witch Trials Revisited (p. 118)
• Richard A. Gardner, (1992) True and False Accusations of Child Sex Abuse. Cresskill, NJ: Creative Therapeutics. (pp. 24-25, 594-595, 670-671)
• Richard A. Gardner, (1986) Child Custody Litigation: A Guide for Parents and Mental Health Professionals. Cresskill, NJ: Creative Therapeutics (p. 93).
Conférence de Richard Gardner, 1998

La question du consentement

Témoignage

Les psycho-traumatismes

Les comprendre pour mieux le gérer

Voici ce deuxième livre co-écrit avec mon amie Yoanna : Les psychotraumatismes 100% illustré. Merci à notre illustratrice de choc, Johanna Crainmark, qui amène son talent pour mettre en images un sujet parfois complexe. 

Nous avons tous vécu des moments difficiles, des adversités, qui ont parfois laissé des traces importantes dans notre corps ou notre psyché, qu’on appelle psychotraumatismes. C’est pourquoi ce sujet est important et que nous sommes heureuses de contribuer avec ce livre à une meilleure compréhension et à un apaisement intérieur. Belles explorations ! 

4eme de couverture :

Débordements de colère, moments de tristesse intense, stress, inquiétudes irrationnelles ou, à l’inverse, rétention émotionnelle et distance affective avec les autres, les impacts des psychotraumatismes sont nombreux sur notre quotidien. Sans parler des conséquences sur la santé physique. Certains événements et contextes nous marquent en effet profondément et nous empêchent de vivre sereinement.
Mais les psychotraumatismes ne sont pas une fatalité : il est possible d’en guérir !
Expliquant de manière simple les mécanismes physiologiques et psychologiques, cet ouvrage nous guide pas à pas à travers le monde complexe des différents types de traumatismes.
Illustrations, schémas et saynètes permettent de faire les liens entre événements, émotions et réactions, et de trouver des pistes thérapeutiques pour se libérer du poids du passé et vivre enfin pleinement.

Editions Eyrolles 

 

Guérir le psychotraumtisme avec Yoanna Micoud

On ne le sait pas toujours, mais un traumatisme n'est pas obligatoirement un évènement ponctuel. Il peut également être une situation de vie difficile qui a duré, ou tout simplement des manquements dans l'enfance (sécurité affective, réconfort, cadre suffisant...). Les conséquences sur le cerveau et notre biologie sont les mêmes. Et les symptômes divers. Manque d'estime de soi, émotions qui nous submergent dans certaines situations (qui font écho au trauma initial), maladies chroniques... Le corps encore en état d'alerte, même des années après, nous montre que le vécu traumatique n'est pas digéré et toujours bien présent dans notre inconscient. Au delà du quotidien difficile à vivre, le taux de cortisol dans le sang est souvent plus élevé que la moyenne, causant différents troubles dans la santé voire des maladies (surtout les maladies auto-immunes). Yoanna Micoud est psychologue clinicienne spécialisée dans le trauma. Elle est entre autres formée à des outils comme l'EMDR. Dans cet entretien très pédagogique, elle nous explique ce qu'est le psychotrauma, comment le repérer et surtout quels sont les moyens pour en guérir. Car la bonne nouvelle c'est que oui, on guérit du psychotrauma. S'il était mal connu il y a 20 ans, ceci n'est plus le cas et on dispose aujourd'hui d'outils thérapeutiques efficaces pour classer le souvenir traumatique dans la "mémoire autobiographique" apaisant ainsi le système nerveux.

les conséquences psycho-traumatiques présentées par Muriel Salmona

Dans les clips pédagogiques "Paroles d'expertes", des intervenantes expliquent certaines notions complexes et/ou scientifiques liées aux violences sexistes et sexuelles faites aux femmes. Ici, Muriel Salmona, psychiatre spécialisée en traumatologie et victimologie revient sur les conséquences psycho-traumatiques des violences. Voir toutes les vidéos Paroles d'expertes sur le site Arrêtons les violences : https://arretonslesviolences.gouv.fr/...

Brochure sur les conséquences de la violence et les psychotraumatismes
rJ8Csu-201806-Brochure_victimologie.pdf
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Les 2 définitions les plus complètes et les plus reconnues du psychotraumatisme sont :

 

  • celle de Louis Crocq : «phénomène d'effraction du psychisme et de débordement de ses défenses par les excitations violentes afférentes à la survenue d'un événement agressant ou menaçant pour la vie ou pour l'intégrité (physique ou psychique) d'un individu qui y est exposé comme victime, comme témoin ou comme acteur».
  • celle correspondant au DSM IV américain (catalogue des affections mentales) : troubles présentés par une personne ayant vécu un ou plusieurs événements traumatiques ayant menacé leur intégrité physique et psychique ou celle d'autres personnes présentes, ayant provoqué une peur intense, un sentiment d'impuissance ou d'horreur, et ayant développé des troubles psychiques lié à ce(s) traumatisme(s).

Comme l'ensemble des troubles psychiques immédiats, post-immédiats puis chroniques se développant chez une personne après un événement traumatique ayant menacé son intégrité physique et/ou psychique.
Ces troubles peuvent s'installer durant des mois, des années voire toute une vie en l'absence de prise en charge, ils entraînent une grande souffrance morale liée à des réminiscences (mémoire traumatique) avec la mise en place de conduites d'évitement (pour y échapper : phobies, retrait), des conduites d'hypervigilance pour tenter de les contrôler et des conduites dissociantes pour tenter de les auto-traiter (conduites à risque et conduites addictives anesthésiantes).
Les mécanismes neuro-biologiques à l'origine de ces troubles sont détaillés dans la page MÉCANISMES. Ils permettent de mieux comprendre les troubles d'apparence parfois paradoxale présentés par les victimes.

 

LES TROUBLES PSYCHOTRAUMATIQUES SONT MÉCONNUS

 

1) Méconnaissance chez les professionnels de santé

  • Ces troubles psychotraumatiques sont méconnus, sous-estimés, rarement dépistés et diagnostiqués par les professionnels de la santé qui n'ont pas été formés pendant leurs études médicales à la psychotraumatologie et à la victimologie, et qui ne le sont toujours pas.
  • Ces troubles psychotraumatiques sont spécifiques et le symptôme principal : la mémoire traumatique (les réminiscences des violences) est pathognomonique c'est à dire non seulement caractéristique des violences traumatisantes mais aussi pouvant établir la preuve diagnostique d'un traumatisme.
  • Or la prise en charge des troubles psychotraumatiques et de leurs conséquences est essentielle et doit être la plus précoce possible, ce qui la rend d'autant plus efficace, et permet d'éviter des vies fracassées et d'arrêter un cycle de violences subies ou agies qui se produisent de générations en générations.
  • Mémoire traumatique et dissociation sont responsables de toutes les conséquences médicales, somatiques et psychologiques, les plus sévères, les plus chroniques et les plus handicapantes.
  • Ce sont des conséquences normales et habituelles des situations de violences, elles ne sont pas dues à des caractéristiques intrinsèques de la victime, toutes les victimes de violences peuvent développer ces troubles.
  • Conséquences sociales des violences sur l'apprentissage, sur les capacités cognitives, sur la socialisation, sur les risques de conduites asociales et de délinquance, sur les risques d'être à nouveau victime de violences ou d'en être auteur.

2) Méconnaissance générale des violences et de leurs conséquences

  • Tradition de sous-estimation des violences faites aux enfants et aux femmes, de leur gravité, de leur fréquence, tradition de banalisation d'une grande partie de celles-ci, voire de justification (violence éducative : châtiments corporels)‏
  • Méconnaissance de la gravité des conséquences sur la santé des violences, particulièrement sur la santé psychique, les violences sont « des situations anormales entraînant des conséquences psychotraumatiques normales », fréquentes, graves et durables liées à la mis en place de mécanismes psychologiques et neurobiologiques de sauvegarde.
  • Méconnaissance des conséquences sociales des violences sur l'apprentissage, sur les capacités cognitives, sur la socialisation, sur les risques de conduites asociales et de délinquance, sur les risques d'être à nouveau victime de violences ou d'en être auteur.

3) Déni de reconnaissance

  • Tradition clinique de soupçon et de sous-estimation : de la souffrance de l'enfant et des adolescents par rapport à l'adulte, des femmes par rapport aux hommes, des violences sexuelles, des violences au travail (sinistrose), du soldat par rapport à la guerre et ignorance voire déni de la violence intra-familiale.
  • Stigmatisation des troubles de la conduite et des troubles du comportement qui masquent une souffrance non reconnue.
  • Banalisation des signes de souffrance mise sur le compte de la crise d'adolescence, du sexe, de la personnalité.
  • A l'inverse, dramatisation de symptômes psychotraumatiques (dissociatifs et intrusifs) étiquetés psychotiques.